En 1994, un synode romain, cet exercice régulier organisé par les derniers papes, avait été consacré aux Églises d’Afrique au sud du Sahara. Les travaux en furent publiés l’année suivante sous le titre Ecclesia in Africa. Le présent ouvrage, qui réunit une quinzaine d’auteurs, nous en propose une lecture prospective en identifiant les questions brulantes pour notre temps. Une première approche de cet ouvrage pointe le triple défi de la fidélité, de l’inventivité et de la responsabilité. Y sont convoqués des théologiens comme Jean-Marc Ela, Efoé-Julien Pénoukou, Éloi Messi Metogo, Léonard Santedi et bien d’autres qui ont posé la question d’une théologie africaine ouverte aux défis nombreux des Afriques (la gouvernance politique, la démocratie, le développement...). L’enjeu se situe dans la capacité des Eglises à rappeler aux Africains que l’Evangile, le message du prophète de Galilée, est toujours un message de libération et d’espérance dans nos vies.

Les défis de l’écologie apparaissent également redoutables. C’est le second axe qu’aborde ce livre. En Afrique, les déserts prennent des dimensions incontrôlables chaque année, la forêt équatoriale est décimée tous les jours, le sous-sol africain est exploité sauvagement, les déchets dans les villes ne sont pas traités... Et cette situation environnementale a des conséquences catastrophiques sur la vie des habitants du Continent. Les Églises sont appelées à prendre leur part dans la sauvegarde de l’environnement. Autre axe impulsé par le synode à la suite des expériences du cardinal Malula, décédé en 1989, c’est la place faite aux laïcs dans la marche des communautés chrétiennes. Un enjeu universel dans l’Eglise catholique d’aujourd’hui où le statut des prêtres hérité de l’histoire reste prédominant. En Afrique comme ailleurs, l’avenir est à des Eglises décléricalisées avec des ministères multiples et complémentaires dans une Eglise, famille de Dieu.